Thomas Broomé, artiste suédois dont le travail est présenté pour la première fois en France, renouvelle avec la peinture ses « modern mantras » à l’encre sur papier.
Avec un niveau de précision presque maniaque Thomas applique sa maîtrise de la perspective pour dessiner ou peindre des intérieurs illusoires, construits avec des mots.
Les mots ont ici une existence autonome et vitale. Ils sont utilisés pour désigner, mais également pour délimiter l’espace, la surface et la matérialité même de l’objet. Leur fonction est centrale, leur répétition compose les formes qui elles-mêmes créent l’image, superposition étroite entre le signe et l’objet représenté.
La particularité fondamentale de «modern mantra» réside dans sa dualité, écriture et image, et la présence simultanée de différents niveaux de compréhension. Dualité que l’on pourrait décrire comme un jeu entre la qualité picturale des mots et leur signification linguistique, entre la lettre et l’esprit. Ces mots démultipliés, individuels et indistincts, à la fois fond et forme, ont alors des fonctions contradictoires, invitant à la contemplation et à l’exploration de différentes perspectives.
Ses dessins à l’encre représentaient des pièces domestiques, luxueuses, artificielles et dépeuplées, semblables à des espaces virtuellement générés ; ses peintures, aux couleurs sombres, représentent des lieux de rencontre, clos, déserts et souvent plongés dans une obscurité inquiétante.
S’agit-il d’un dessin, d’une peinture, ou bien d’un travail de calligraphie ou d’écriture ? L’artiste s’amuse à brouiller les frontières et à mélanger les genres. « What is right, is a mirror image of what is wrong »
