Bendana | Pinel Art Contemporain a le plaisir de présenter « Strabisme Interne » de Florencia Rodriguez Giles.
L’exposition Strabisme interne est le fruit d’un projet dont l’objectif est de mettre en place des communautés constituées par des personnes qui ne se connaissaient pas auparavant et dont les premiers liens intersubjectifs se tissent par l’acte de partager des rêves. Ces communautés se développent ensuite au moyen de pratiques collectives dont l’objectif est d’activer et de poursuivre des processus de modification de l’économie affective, perceptive, expressive et relationnelle.
Ces pratiques collectives utilisent comme matière première des expériences quotidiennes de la vie telles que des rêves, des sentiments de déjà-vu, des états d’esprit. Ces expériences sont à la fois des expériences ordinaires et des expériences capables d’induire des processus d’aliénation par rapport aux modes naturalisés de sentir, de percevoir, de s’exprimer, d’être ensemble, d’occuper l’espace et le temps. Elles sont ainsi utilisées pour déclencher des processus de transformation de soi et d’exploration d’autres modes possibles d’être dans le monde et d’être ensemble dans un environnement physique et humain en train de se construire.
Parallèlement à la séquence de rencontres, je créée – en utilisant les matériaux partagés par les participants aux performances – des « suppléments » esthétiques tels que des masques, des vêtements, des sculptures, des vidéos et des animations 3D. L’objectif de ces « suppléments » est de supporter esthétiquement les processus de transformation de soi ainsi que le développement de la communauté.
Pour cette exposition, je confronte ces objets et ces images à l’absence des corps, à l’évanouissement des actes performatiques, à la disparition de la communauté onirique qui incarnait ces actes. Ce faisant, je laisse ces objets et ces images dans un état de suspension dans lequel la charge affective et perceptive associée à leur usage commence à (trans)paraître pour elle-même. Je propose un espace visant à rendre compte de l’univers qui s’est développé pendant le travail performatif communautaire et à transmettre quelque chose de la communauté onirique absente et de la vie qui était la sienne.
Florencia Rodriguez Giles