Une couleur qui vient d'Amérique et qui est maintenant épuisée.
L'or est un cliché en lui-même. Il sent le simili marbre et les rêves d’un penthouse de pacotille. Il veut être puissant, dessiner avec des stylo-plumes, payer avec des cartes, habiller des robinets et des accessoires de salle de bains.
L'or est extrait de la terre profonde et sale, expédié à travers le monde et stocké à l’intérieur de coffre-forts d’acier dans des caves sombres. L’or a des cadavres dans ses placards.
L'or est ennuyeux et insistant, il brille seulement.
Le silence seul est d’or. Mais il ne faut pas se taire !
Alors que faire quand on n'a pas d'or et que l’on ne veut pas en avoir mais que l’on souhaite quand-même réussir à faire briller quelque chose ?
Mettre des couleurs côte à côte et les unes sur les autres si bien qu'elles commencent à s’allumer, à briller et à luire.
Du jaune rouge, du rouge orangé, du brun cuivré à côté du vert et du lilas, du bleu sombre qui chatoie derrière et qui serait tissé comme de la soie pour kimonos, dense, comme des pixels coulant en fines lasures, comme un souffle d’air le matin, brumeux, dans le ciel complètement indistinct et chuchotant de loin comme une promesse délicate.
Une transparence intangible de petites coïncidences sélectives, un oracle de Delphes vaporeux et vibrant.
La couleur qui mugit comme une vague dorée des années soixante-dix. Un éclat de liberté qui crie sur l’Atlantique, qui pleure pour California Dreaming, le Golden Gate, pour Woodstock et Janis Joplin, les phares de la liberté et l’Odyssée de l'Espace.
Mais la question qui se pose est : qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est réel ?