La galerie fête ses 5 premières années d’existence quel regard portez-vous sur ce parcours?Il me semble que la galerie a trouvé son positionnement, avec en particulier la défense d’artistes latino américains. C’est d’ailleurs avec la première exposition à Paris d’un jeune artiste chilien que la galerie a ouvert ses portes en 2008.
Vous avez été un amateur d’art et un collectionneur avant d’abandonner une carrière de diplomate pour ouvrir la galerie, comment passe-t-on de la position du collectionneur à celle du galeriste?Assez facilement je dois dire .Avoir collectionné, ce que je continue à faire, m’a certainement ouvert les yeux, et a aiguisé ma curiosité. Cela m’a permis, lorsque j’ai ouvert la galerie, de savoir vers quoi je voulais aller.
Depuis la création de la galerie vous avez montré beaucoup d’artistes internationaux qui n’avaient pas été exposés en France, comment prospectez-vous ?Je voyage beaucoup et profite toujours de ces voyages pour rencontrer des artistes, visiter des ateliers, rendre visite aussi à des amis galeristes. C’est ainsi que j’ai rencontré Mathias Reinmuth dans son atelier à Berlin, ou Mauricio Dias, chez un ami, à Buenos-Aires.
L’un des traits qui vous caractérise en tant que galerie est votre ouverture particulière à la scène latino américaine, comment voyez vous cette scène aujourd’hui et quelles sont ses perspectives ?La scène latino américaine ne m’est pas totalement étrangère.... Aujourd’hui lorsqu’on parle d’Amérique latine et d’art contemporain il n’est plus question de parler de scènes émergentes: le Brésil, le Mexique ou l’Argentine, pour ne citer que ces trois pays, possèdent des artistes majeurs qui disposent d’une reconnaissance internationale et qu’il convient de montrer en France, où ils sont sous représentés. De plus l’Amérique latine est une mine de jeunes artistes extrêmement talentueux. Je pense en particulier à Cinthia Marcelle dont la galerie a présenté les vidéos dès 2009 et qui a remporté en 2011 le premier prix de la Fondation Pinchuk.
Le marché a connu de profonds bouleversement depuis le début des années 2000, comment voyez-vous son évolution ? Comment promouvoir au mieux de nouveaux artistes aujourd’hui ?J’ai ouvert la galerie en 2008, je n’ai donc connu que la crise...Malgré tout, je constate année après année une véritable progression même si le créneau Amérique latine reste encore assez confidentiel en France alors qu’ils explose ailleurs . Je suis confiant dans l’avenir, c’est ma nature! Pour promouvoir de nouveaux artistes il faut bien entendu, présenter leur travail à la galerie, dans les foires, et également auprès des institutions, c’est ce à quoi je m’emploie. C’est grâce à ce travail, à titre d’exemple, que le photographe brésilien Caio Reiseiwitz fera l’objet, en 2015, d’une exposition personnelle à la Maison Européenne de la Photographie.
Comment avez-vous choisi les oeuvres de cette exposition anniversaire ?Pour cette exposition anniversaire j’ai choisi des oeuvres, pour la plupart inédites, qui me paraissent représentatives du travail des artistes que la galerie représente.
Propos recueillis par Françoise Claire Prodhon, Mars 2013.