Chez-soi et d’autres lieux de fiction | PARTIE 2 : LES AUTRES A LA MAISON // LA RUE

Dias & Riedweg
14
October
>
20
December
2023
Dossier de presseVues de l'expoVidéo

Bendana | Pinel Art Contemporain a le plaisir de présenter « CHEZ-SOI ET D’AUTRES LIEUX DE FICTION », la troisième exposition personnelle de Dias & Riedweg à la galerie. Cette exposition évolutive a lieu en deux temps.

Soucieux d’aller à la rencontre de l’Autre, c’est à partir du territoire de la réalité, dans la rue, que Dias & Riedweg développent des formes narratives diverses portant des réflexions sur notre société contemporaine. Les deux parties de cette exposition abordent les thèmes de la rue et la maison comme des métaphores juxtaposées pour tenter de visualiser les binômes de sens : extérieur/intérieur, soi/autre, individuel/collectif. Dès le titre c’est la place déterminée de ce que nous appelons « la maison » et « l’autre » qui est interrogée, notamment le consensus selon lequel tout le monde aurait sa maison, et que la maison de ceux que nous considérons vaguement comme « les autres » est la rue. Ainsi, dans cette exposition il est question de chacun et des autres, à la maison et dans la rue, en rassemblant des réalités et des fictions qui interrogent la place de chaque chose et de chacun.

Dans la première partie, « LA RUE // LA MAISON DES AUTRES » Dias & Riedweg exposent pour la première fois quatre dessins recto-verso réalisés au crayon par Mauricio Dias en 1993, dans leur atelier New-Yorkais du début de leur collaboration artistique. La pluie qui tombe sur la rue et sa disparition au sol et dans les égouts, apparait comme un détail mais non sans importance car elle détermine un état spécifique qui modifie la situation. Ces dessins marquent le point de départ d’un thème qui se déploie dans l’œuvre du duo, qui trouve dans la rue son inspiration, mais aussi leur méthodologie de travail et leur atelier lui-même. Vingt années plus tard, sur une musique composée par Walter Riedweg mélangeant piano et bruits d’origine des vidéos, O Espelho e a Tarde [Le Miroir et le Soir] (2011) montre un jeune homme portant un miroir à travers une vaste favela de Rio de Janeiro, reflétant une facette intérieure de la ville pourtant la plus stigmatisée et reléguée à l’extérieur de ses frontières. Les images dévoilées par le miroir, qui symboliquement présentent des réalités invisibles, tout comme la superposition des plans, documentent la complexité et les paradoxes de ce paysage. A casa dos Outros [La Maison des Autres] (2017) rassemble des fragments de la vie quotidienne de migrants sans-abri dans un camp de réfugiés et dans les ruines occupées d'une ancienne usine de pénicilline, cachés parmi les monuments de Rome. Ce projet met en lumière le problème majeur de logement résultant des récents flux migratoires de masse en Europe, où la rue, « La Maison des Autres », est le lieu d’habitation pour de nombreuses personnes sans condition de prospérité et de retour dans leur pays d’origine. Ainsi, dans ce premier accrochage, l’accent est mis sur la rue comme le lieu que nous accordons à l’autre, et sur sa complexité et les situations territoriales inconfortables étrangères aux yeux de ceux qui choisissent de ne pas les voir.

Dans la deuxième partie, « LES AUTRES À LA MAISON // LA RUE », les artistes proposent une ligne de vidéos, de photographies, d'affiches graphiques et de dessins au crayon dans un flux d'images de petit format qui traverse tout le périmètre de la galerie. Par la rencontre de ces œuvres, ce sont les questions de l’altérité et du « soi » qui sont au centre de l’attention. La notion de « soi », considérée comme une fiction permettant à chacun de se différencier, détermine de manière imperceptible mais omniprésente, les approximations et les distances mesurées, les barrières et les murs, les accès et les discriminations entre nous tous qui construisons ce que nous appelons la société. Ainsi dans la vidéo autoportrait Chez-soi [Em Casa] (2021), la répétition visuelle de l’image des artistes dissout l’idée du « soi », supprimant toute possibilité de reconnaître une identité réelle, et emmenant le spectateur à la frontière de la réalité et de la fiction. Se côtoient également les photographies et vidéos récentes qui rassemblent des situations insolites documentées depuis la rue (2021-23) ou encore la série de dessins (2023) qui produit une sorte de fake-news visuelles à partir du mélange incongru d'images et de titres publiés dans les journaux pendant ces années de pandémie de covid. Enfin, dix phrases sur des affiches en noir et blanc et dans un poème visuel en forme d’animation-vidéo concluent la « ligne d’images ». Ces phrases, vagues et interrogatives, font référence aux périodes répétées de quarantaine et d’incertitude vécues presque simultanément par une grande partie de la planète pendant la pandémie, produisant un étrange mélange d’individualisme et de complicité collective. Ces périodes d’isolement ont également été un défi pour Dias & Riedweg qui ont toujours trouvé leur atelier dans la rue et leur mode de fonctionnement dans l’interaction avec les autres. Pourtant, elles ont aussi apporté de nouvelles réflexions et formes de représentation de soi et de l'autre, un regard légèrement fantasmagorique, hors de leur lieu habituel, sur la réalité et la vie quotidienne.

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