Bendana | Pinel Art Contemporain a le plaisir de présenter « Lights for Winter » une exposition collective rassemblant les œuvres d’artistes venant d’Europe et d’Amérique Latine dédiée à la peinture et à la photographie. Les jours plus froids et les nuits plus longues de l’hiver accentuent notre besoin vital de lumière et de chaleur. Pour autant, la période hivernale apporte sa propre magie et ses lumières. Manifestation d’espoir dans l’obscurité, la lumière est aussi celle que nous portons en nous et que nous partageons avec le monde. Enfin, essence même de la création en particulier en photographie, la lumière capturée offre une vision singulière du monde, et dirigée vers des sujets cruciaux elle est porteuse de convictions. « Lights for Winter » est une exposition éclectique qui met en lumière l’univers singulier de six artistes qui travaillent et célèbrent la lumière ou les lumières à leur manière.
Iulian Bisericaru s’exprime par la peinture, dans des toiles très colorées organisées à la manière de collages. Passionné par la relation entre la nature et l’urbanisme, il intègre dans ses tableaux des fragments de paysages et d’architectures qui sont le fruit de ses souvenirs et expériences vécues. Ses derniers travaux sont notamment le résultat d’une résidence sur l’ile de Pantelleria, et nous plongent dans un univers vert, ensoleillé et lumineux. Si les œuvres de Bisericaru repoussent les limites de la perspective picturale, avec des éléments figuratifs et abstraits entremêlés, elles mettent aussi en lumière de manière critique les problèmes environnementaux causés par nos sociétés modernes.
Les œuvres d’Alberto Cont se focalisent sur une recherche de la lumière par un travail de la couleur et de l’espace. Par une juxtaposition de lignes de couleur qu’il recouvre de fines couches de résines translucides, Cont parvient à créer des voiles qui occultent plus ou moins intensément sa composition initiale. Le spectateur est ainsi absorbé dans des paysages abstraits et atmosphériques irradiés par de réelles vibrations lumineuses. Ses travaux plus récents poursuivent cette recherche de la lumière en utilisant cette technique de recouvrement, tout en variant l’épaisseur, la direction ou l’intensité de ses lignes de couleur.
La pratique artistique de Lake Verea se concentre sur l’expérimentation autour de l’idée élargie de l’image et de la photographie. La singularité de la série Darkrooms, Barragan in Penumbra, réside dans la capture de la lumière : éclairées uniquement à la lumière de la lune, ces images prises de nuit dans la maison de l’architecte Luis Barrágan révèlent par des jeux d’ombres et lumières des détails imprécis et influence notre perception. A la fois abstraites et énigmatiques, ces œuvres dépeignent une intimité que seul l’architecte a connu.
Les thèmes abordés par Niccolò Montesi sont variés mais s’expriment surtout à travers l’architecture et le paysage. Les ombres, les lumières et leurs contrastes participent à la représentation d’un espace et donnent à l’architecture son relief. Partageant les réflexions sur la beauté et la superficialité chères à Oscar Wilde, la série PANTELLERIA PAESE pourtant lumineuse, semble dénuée de volumes. Elle nous permet d’apprécier une nouvelle facette de la beauté architecturale, presque picturale aux airs de peinture abstraite, ou les formes deviennent surface, couleur et contour.
Caio Reisewitz trouve ses inspirations tant dans la tradition picturale de la photographie paysagiste que dans l’histoire de l’architecture moderne brésilienne. Ses œuvres de plus en plus politiques, dressent le portrait du sublime dans la nature tout en mettant en lumière les contradictions et conflits internes vécus dans son pays, tiraillé entre une aspiration à préserver un patrimoine environnemental riche et une volonté de croissance exponentielle des villes.
Sturm and Drang II est une référence au mouvement allemand qui donne naissance au Romantisme du XIXe siècle. Si Miguel Rothschild intensifie l’effet dramatique de la tempête grâce au fil de pêche, cette œuvre rend hommage à la valeur suprême de la nature, pleine de spiritualité et de lumière, et source centrale de la créativité. Cette œuvre s’inscrit dans la pratique artistique de Rothschild, qui détourne la notion de photographie en la traitant davantage comme un peintre aborde sa toile. Il intervient directement sur ses tirages, en les brulant ou les perforants, ou sur leur encadrement, pour proposer une forme innovante de photographie accentuant l’aspect sculptural du paysage.