Le titre de l’exposition repose sur un jeu de mot qui, en espagnol, renvoie non seulement au fait d’être littéralement débordé, envahi, mais aussi au verbe «bordar», broder. Une technique que l’artiste emploie depuis quelques années pour réaliser ce qu’elle appelle des dessins sur fil. L’exposition comporte des broderies de petits formats, des dessins et «des-bordada» une installation tridimensionnelle. Le titre fait donc écho à l’oeuvre, une maison blanche suspendue dans l’espace, sans ouverture, reposant sur un lit organique, une forme tubulaire rosée, molle rappelant celle des intestins. Le corps sort de lui-même, il est fragmenté et rejeté à l’extérieur de la maison. L’oeuvre de Cathy Burghi repose sur une réflexion plastique autour de motifs fétiches : la maison, le corps féminin, les figures doubles, l’oeuf ou encore l’oiseau. Chaque motif traduit non seulement l’expérience personnelle de l’artiste, en tant que femme, mais aussi son statut d’exilée. La maison est le symbole du foyer, du chez soi, que l’artiste apprivoise et tente de s’approprier. Des-Bordada symbolise une situation d’inconfort et de recherche d’harmonie entre le corps et son abri.
Julie Crenn